Artistes
Banksy
Bill Viola
David Claerbout
Gordon Matta-Clark
Hans Op de Beeck
Tex Avery
Theo Jansen
William Kentridge
Un torrent d’images
Ce monde, où de nouvelles vagues d’images ne cessent de chasser les précédentes, nous emporte dans un tourbillon visuel qui fragmente notre attention, trompe notre discernement et brouille les frontières entre réel et virtuel, passé et présent, réflexion et émotion.

Mais cette prolifération d’images est tout autant une ressource inépuisable, une matière malléable, un réservoir de possibilités à explorer, déconstruire, recomposer et réinterpréter afin de proposer de nouvelles narrations.
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La palpitation du temps
Bill Viola manipule le temps pour créer des expériences immersives et introspectives où il ralentit les actions jusqu’à l’extrême, permettant au spectateur d’apprécier chaque détail et chaque émotion. Ce procédé invite à la contemplation et ouvre un espace de réflexion sur des thèmes universels tels que la vie, la mort et la spiritualité.

David Claerbout joue avec la temporalité en combinant photographie, vidéo et numérique. Ses œuvres figent des instants pour les déployer dans une durée infinie. Son travail interroge le rapport entre mémoire et perception, transformant des moments banals en récits visuels hypnotiques.

Maître de l’animation burlesque, Tex Avery manipule le temps de façon explosive et absurde en impulsant des rythmes effrénés à ses cartoons hyperkinétiques dans lesquels le temps et la physique semblent se déformer, se dilater ou se compresser à volonté.
Par-delà des écrans
Avec ses Strandbeests (bêtes de plage), Theo Jansen transcende le monde numérique en concevant des sculptures cinétiques autonomes animées par le vent. Ces créatures artificielles, imitant des formes de vie, incarnent une temporalité cyclique enracinée dans les forces naturelles et posent des questions sur l’autonomie, le vivant et l’interaction entre art et science.

Les dissections architecturales de Gordon Matta-Clark déconstruisent l’espace en récits visuels fragmentés. Chaque perspective dévoile une facette d’un tout fluide et insaisissable, brouillant les frontières entre structure et chaos. Ses interventions interrogent notre perception de l’espace et la manière dont il se transforme sous l’effet du temps, de l’usure et de l’intervention humaine.
Entre rêve et réalité
Hans Op de Beeck propose des environnements monochromes baignés de gris, où le temps semble suspendu. Ses installations immersives et ses sculptures silencieuses transforment des scènes du quotidien en paysages suspendus, mêlant réalité et imaginaire. Chaque œuvre est une invitation à la contemplation, où le spectateur est absorbé dans un espace intermédiaire, à la fois familier et onirique. Dans ces mondes figés, l’absence de couleur renforce la sensation d’étrangeté, tandis que le silence qui s’en dégage évoque une solitude méditative. Hans Op de Beeck interroge la vacuité de nos existences modernes et la manière dont le temps et la mémoire transforment notre perception du réel.
La mémoire et l'oubli
William Kentridge explore la mémoire à travers des animations faites de dessins au fusain, effacés et retravaillés. Ce processus reflète l’impermanence et l’érosion du souvenir. Inspiré par l’histoire de l’Afrique du Sud, il mêle le personnel et le politique, montrant comment les événements passés se réinscrivent sans cesse dans le présent tout en restant énigmatiques et fragmentaires.

Banksy joue avec la mémoire et l’éphémère. Ses œuvres créées dans des lieux publics, interrogent les systèmes de pouvoir, les inégalités et la société de consommation. Leur disparition aussi inéluctable que programmée amplifie leur viralité sur les réseaux sociaux tout en questionnant la valeur de ce qui n’est pas préservé par la mémoire collective.
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