Résilience, transfiguration
William Kentridge est un créateur prolifique, à la fois dessinateur, graveur, cinéaste, sculpteur et metteur en scène.
Sa pratique artistique, qui s’étend sur plusieurs décennies, intègre des œuvres immersives qui mêlent différents médiums comme la vidéo, l’animation, la performance et le théâtre.
Cet artiste total interroge les enjeux sociaux et politiques, notamment la décolonisation et l’Apartheid, en utilisant des formes artistiques variées pour évoquer des sujets complexes et délicats.
Il est reconnu pour sa capacité à combiner spectacle et réflexion, transformant la scène en un lieu d’expression créative intense.
Animation et performance
Kentridge est célèbre pour sa technique unique d’animation qu’il a surnommée "l’animation du pauvre".
Il s'agit d’un processus où chaque image est modifiée à la main et filmée image par image, créant une animation poétique à partir de dessins simples.
Son travail intègre également la performance, une influence de ses années d’étude à l’école de théâtre Jacques Lecoq à Paris, où il développe un vocabulaire formel centré sur le mouvement et la gestuelle.
Cette approche théâtrale se retrouve dans ses œuvres, qui utilisent la vidéo pour capturer la dynamique du corps et des transformations visuelles.
Le pouvoir de l’histoire
L'œuvre de William Kentridge se nourrit des tumultes de l’histoire, en particulier ceux liés à l’Afrique du Sud et à l'Apartheid.
Il met en lumière les abus de pouvoir à travers des symboles forts, comme le personnage d'Ubu, qu'il relie à des dérives totalitaires universelles.
Kentridge aborde des questions de politique et de condition humaine avec une approche visuelle d'une grande richesse, qui mêle l’absurde et le burlesque pour offrir une critique profonde des systèmes de pouvoir.
Son art propose une nouvelle manière de voir l’histoire, sans hiérarchie, où chaque spectateur peut se reconnaître et se questionner.
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