Wayang Kulit
Théâtre d'ombres de Java et Bali
L'art du wayang kulit, théâtre d'ombres traditionnel indonésien, trouve ses racines au Xe siècle sur l'île de Java. Cette forme artistique unique combine les influences hindoues, javanaises et islamiques, démontrant la riche histoire culturelle de l'archipel.
Les marionnettes, appelées wayang, sont fabriquées en cuir de buffle (kulit) minutieusement ciselé et perforé. Des tiges en corne de buffle permettent leur manipulation. Chaque marionnette représente un personnage type : les raffinés (halus), aux traits fins et nobles ; les rudes (kasar), figurant démons et guerriers ; et les bouffons (punakawan), serviteurs apportant humour et sagesse populaire.
Le dalang, marionnettiste virtuose, occupe une position centrale. Sa formation, débutant souvent dans l'enfance, exige la maîtrise de multiples compétences : manipulation des marionnettes, narration, chant, direction musicale et connaissance approfondie des textes sacrés. Les représentations, accompagnées par l'orchestre gamelan, durent traditionnellement toute la nuit.
Le répertoire puise principalement dans les grandes épopées hindoues : le Ramayana, narrant les aventures de Rama et Sita et le Mahabharata, relatant la guerre entre Pandava et Kaurava. Le cycle javanais de Panji enrichit également ce corpus. Plus récemment, des histoires contemporaines ont été adaptées, témoignant de la vivacité de cet art.
La performance se déroule derrière un écran blanc (kelir), éclairé traditionnellement par une lampe à huile (blencong). Le public peut choisir d'observer soit les ombres projetées, soit les marionnettes colorées depuis l'arrière-scène.
Commissariat : Constance de Monbrison, responsable des collections Insulinde au musée du quai Branly – Jacques Chirac
Julien Rousseau, responsable de l’unité patrimoniale Asie au musée du quai Branly – Jacques Chirac