L’exposition présente des peintures monumentales, des dessins intimes et une sculpture en bronze réalisés en 2024-2025. Ces œuvres prolongent les 70 années de carrière de Baselitz, en revisitant deux figures centrales de son œuvre : lui-même et sa femme Elke. Elles explorent à nouveau la convention du portrait avec une intensité renouvelée.
À 87 ans, Baselitz poursuit une démarche expérimentale : il peint au sol, en se déplaçant à l’aide de son déambulateur, dont les traces deviennent partie intégrante de la composition. Ces marques évoquent à la fois rides, cicatrices, et empreintes fantomatiques, abolissant les frontières entre le corps du peintre, le médium, et le support.
L’œuvre dialogue avec l’histoire de l’art : Le titre de l’exposition fait allusion à Manet, évoquant à la fois l’humour et la fin de vie du peintre.
Les œuvres citent symboliquement Otto Dix, Yves Klein, Matisse, Rauschenberg, Beuys, ou encore les sculptures Mumuye du Nigeria.
Le fond gris-noir rappelle le Fifre de Manet, renforçant l'effet spectral des figures.
Fragilité corporelle : les corps vieillissants sont évoqués avec délicatesse, notamment à travers les dessins à l’encre rouge ou noire.
Temporalité : les œuvres intègrent le passage du temps comme texture, mémoire ou effacement.
Présence spectrale : Elke et Georg deviennent des figures presque désincarnées, flottant dans un espace pictural troublé.
Réalisée dans un seul bloc de bois puis coulée en bronze, la sculpture centrale évoque un contact tellurique, les jambes devenant piliers et motif central, dans un écho formel aux peintures.

Le dossier de présentation de l'exposition