Disco - Vivian Suter
500 peintures de Vivian Suter, réalisées au cours de ces dix dernières années dans son jardin de Panajachel au Guatemala, où elle vit depuis les années 1980. Au contact de cet environnement tropical, la peinture gestuelle et colorée de Vivian Suter est progressivement devenue une documentation de son cadre de vie. Ses oeuvres, réalisées quotidiennement, enregistrent non seulement les gestes de l’artiste mais aussi les traces de la flore et de la faune environnantes ainsi que des intempéries, dans une forme d’acceptation sereine et lucide des conditions climatiques qui impactent nos existences et de la finitude des oeuvres d’art. Les oeuvres de Vivian ne portent ni titre ni date et s’accrochent dans tous les sens possibles au sein d’installations proliférantes : une jungle picturale où les toiles libres se superposent, s’empilent, flottent au vent.Curateur : François Piron
Assistant d’exposition : Vincent Neveux
Sharon Eyal
Sharon Eyal est une chorégraphe israélienne née à Jérusalem en 1971, dont l’esthétique singulière mêle danse contemporaine, intensité physique et univers visuel hypnotique. Ancienne danseuse puis chorégraphe résident de la Batsheva Dance Company, elle fonde en 2013, avec Gai Behar, la compagnie S-E-D (anciennement L-E-V), aujourd’hui basée en France. Son travail se caractérise par une gestuelle fluide et collective, proche de la transe, nourrie de musique électronique, de minimalisme et d’émotions extrêmes. À travers des pièces comme OCD Love, LOVE CHAPTER 2 ou Delay the Sadness, Eyal explore les tensions du désir, de l’intimité et de la répétition, dans un langage chorégraphique à la fois brutal et sensuel.
Le soleil tombe sans un bruit - Thao Nguyen Phan
Thảo Nguyên Phan, née en 1987 à Hô Chi Minh-Ville (Vietnam), est une artiste contemporaine vietnamienne reconnue internationalement pour son travail mêlant vidéo, peinture sur soie, installation, sculpture et livres d’artiste. Formée au Vietnam, à Singapour, puis à l’Art Institute of Chicago, elle développe une œuvre singulière où le récit poétique dialogue avec les blessures de l’histoire et les préoccupations environnementales.
Phan interroge les trous de mémoire de l’histoire vietnamienne, en particulier les épisodes souvent occultés comme la famine de 1945–46 (Mute Grain), les conséquences de la colonisation ou les tensions écologiques contemporaines. Elle recourt à des formes visuelles oniriques, inspirées du folklore, des contes et de la littérature vietnamienne, pour donner voix à ces récits oubliés.Ses œuvres associent des éléments historiques, fictionnels et personnels, dans une approche à la fois poétique et politique. Loin de la simple illustration documentaire, elle crée des espaces de méditation visuelle où se mêlent mémoire collective et imagination.
Curatrice : Daria de Beauvais
Octogone - Chalisée Naamani
Chalisée Naamani crée des « vêtements-images » à partir de photographies qu’elle prend avec son téléphone ou récupère sur Internet, et dont elle fait de grands collages numériques, qu’elle imprime ensuite sur différents supports. Pour son exposition au Palais de Tokyo, l’artiste a pensé une installation in situ à l’aide d’associations d’images et de sculptures composites qui explorent les multiples manières de construire son corps. Pour son exposition au Palais de Tokyo, l’artiste franco-iranienne s’est laissé guider par les volées de marche et la forme géométrique apparemment incomplète de l’espace. Y devinant un octogone à moitié et un lointain écho du zurkhaneh iranien – terme désignant tout à la fois un sport et le gymnase dans lequel se pratique cette discipline nationale cousine de la musculation, de la lutte et de la résistance aux invasions ennemies –, la plasticienne s’amuse à en épouser les formes et à les faire résonner autrement.Dans l’arène-catwalk-salle-de-sport, elle fait s’affronter, défiler et interagir un panorama de manières de cultiver un corps. Celui de son champion de grand-père, celui qu’elle entraîne à la salle, ou encore celui du nouveau-né qu’elle s’attache à élever, sont convoqués tous ensemble dans des compositions hybrides où se mêlent les images personnelles et celles excavées d’Internet, les archives anonymes en libre-circulation sur les réseaux sociaux et autres livres d’histoire ou de développement personnel.
Les images sont des corps, et les corps des images, qu’il appartient à qui veut de modeler à l’envi pour exister, résister, et vivre librement.
Curatrice Horya Makhlouf
Assistante d’exposition Léna Kemiche
Alpha Beta Sigma - Rammellzee
Conçue conjointement par le Palais de Tokyo et le Capc Musée d’art contemporain de Bordeaux, l’exposition « ALPHABETA SIGMA », pensée en deux mouvements, regarde le travail de l’artiste américain RAMMELLZEE (1960-2010) par les substances qui le composent. Sans vouloir prendre la forme de la rétrospective ou prétendre à l’exhaustivité, elle s’engouffre dans les méandres d’une pratique tentaculaire qui se manifeste aussi bien par l’écriture théorique et poétique, la peinture, la sculpture, la musique, la performance, le cinéma, les costumes et les bijoux… Autant d’éléments fluorescents dans la lumière noire, qui participaient à l’entreprise de guerre menée par RAMMZELLZEE contre le langage et sa violence. Une guerre qui se jouait aussi bien sur les murs des galeries d’art que dans l’espace, public ou cosmique.Curateurs : Hugo Vitrani et Cédric Fauq
Assistante d’exposition : Charlotte Frenay