Picasso "iconophage" ingère des quantités astronomiques d’images pour les convertir et en être transformé. Il y a chez Picasso, collectionneur assidu, une volonté d’appropriation qui nourrit les variations infinies de sa propre création.
Les sources qu’il mobilise sont multiples : de la peinture classique à la culture populaire, voire triviale, en passant par des "images du quotidien, de la carte postale à l’encart publicitaire, à l’affiche ou à la revue".
Picasso a une vision transhistorique de l’art : il récuse toute idée de progrès de l’art, contredit les théories évolutionnistes et déjoue tout classement chronologique pour constituer des familles d’œuvres correspondant à ses obsessions.
Ainsi, sans hiérarchie entre le noble et le trivial ni de rapport à la chronologie, les sources s'entremêlent et s’influencent librement dans son musée personnel.
Comissariat : Cécile Godefroy, Responsable du Centre d’Etudes Picasso, Musée national Picasso-Paris
Anne Montfort-Tanguy, Conservatrice au cabinet d’Art graphique du Musée national d’art moderne et professeure en histoire de l’art moderne à l’École du Louvre