Né en 1947, Gilbert Peyre passe son enfance a Annot, dans les Alpes de Haute-Provence. Très vite, il préfère construire ses propres jouets.
À seize ans, il passe son CAP de serrurier à Digne, métier qu’il n’exerce pas plus de six mois. Il devient ensuite soudeur, sans plus de succès. Après cette première incursion dans le monde industriel, Gilbert Peyre exerce différents métiers. À vingt-deux ans, il travaille comme garçon de café à Paris, place de la République.
À cette époque, il réalise ses premières sculptures figuratives, dans une matière de son invention, liant l’argile et le papier avec une solution chimique. Après la fermeture du café, bénéficiant d’une allocation chômage, il se met à créer plus régulièrement.
Il expose ses premières sculptures à la galerie Boutet de Monvel. Il est embauché comme gardien au Louvre pendant trois mois, ce qui lui permet de découvrir Cézanne et Degas. À trente ans, il franchit une étape importante il fabrique des jouets à roulettes à base de boites de conserve récupérées, qu’il vend aux puces de Clignancourt.
À la fin des années 1970, il s’installe dans une petite boutique à Montmartre, où il présente d’étranges sculptures-jouets articulées. Le public commence à trouver à sa création une valeur artistique. Dès 1987, ses sculptures sont montrées à la Halle Saint-Pierre, puis à la galerie Mostini et à la galerie Duval-Dunner. Dans les années 1980 et 1990, il participe à de nombreuses expositions collectives [Fiac, Fondation Cartier, Musée Bourdelle, Galeries Le Chanjour, Lara Vincy…).
Au cours des années. 1990, il s’initie à l’électromécanique, notamment grâce aux contacts établis avec l’ingénieur de la société Loupi Electronic. En autodidacte, il apprend la programmation informatique. Il devient peu à peu un croisement unique d’ingénieur et de plasticien, de mécanicien et de poète. La technologie lui permet d’envisager des mises en scène ambitieuses.
Au début des années. 1990, avec la Compagnie Foraine, il montre la première chaise qui marche, puis l’automate Bête Machine, qui se tient sur un vrai cheval. Ce sont alors de véritables chorégraphies d’objets, de vastes et complexes "sculpturOpéra", telles que Le Réveil d’un piano (1994) ou ce soir on tue le cochon (1996). En 2000 a lieu Fin de chantier, une rétrospective à la Halle Saint-Pierre.
Six œuvres de l’artiste ont été mises en scène dans le film Micmacs à tire-larigot de Jean-Pierre Jeunet (2009). De nouveaux partenaires comédiens, tels Achille Drsoni, musiciens, comme Gérard Pesson et Jean Pacalet, ingénieur électronicien comme Robert Breton, lui permettent de concevoir des performances de grande ampleur. Ainsi naissent Fernand Queudbœuf, I'Homme le plus fort du monde (2012) et cet opéra de machines, de marionnettes et d’acteurs humains qu’est Cupidon Propriétaire de l’Immeuble situé sur l’Enfer et le Paradis, monté en 2009, qui a tourné à Paris [BIAM, Le Centquatre, Cirque électrique…) et en Europe (Bâle, Cracovie…).