"L’ayahuasca, littéralement "liane des morts" en quechua, est un breuvage hallucinogène qui occupe une place centrale dans la vie sociale de nombreuses sociétés autochtones d’Amazonie occidentale.
Traditionnellement ingérée dans un cadre chamanique à des fins thérapeutiques ou de divination, cette substance psychédélique est intimement liée à la création artistique, les hallucinations qu’elle induit étant souvent une source d'inspiration majeure pour les artistes autochtones d’Amazonie péruvienne.
La Beat Generation a joué un rôle crucial dans la popularisation de l’ayahuasca en Occident.
Les membres de ce mouvement, notamment William S Burroughs et Allen Ginsberg, étaient fascinés par les expériences hallucinatoires et la quête spirituelle. Leur exploration de l’ayahuasca a été une composante clé de leur démarche de rupture avec les conventions sociales et de recherche de nouvelles perspectives de conscience.
La fascination de la Beat Generation pour l’ayahuasca a été un catalyseur important pour l'exploration plus large des substances psychédéliques dans les décennies suivantes. Leur influence a contribué à l'intérêt croissant pour les effets thérapeutiques et créatifs de ces substances.
Les années 1960 ont vu une augmentation significative des recherches sur les psychédéliques, tant sur le plan scientifique que culturel, en grande partie grâce à la curiosité et aux témoignages des membres de la Beat Generation."
Commissariat : David Dupuis, Docteur en anthropologie, chargé de recherche à l'INSERM (IRIS/EHESS).
Elise Grandgeorge, doctorante en Histoire de l’art contemporain au laboratoire HAR (histoire des arts et des représentations) de l’Université Paris Nanterre.