Personnalité hors-norme, première femme d’affaires du XXe siècle, self-made-woman affranchie et visionnaire… Les superlatifs abondent pour décrire l'ascension vertigineuse d'Helena Rubinstein (1870-1965), l’Impératrice de la beauté selon Cocteau.
Cependant, on oublie parfois son parcours de collectionneuse aguerrie et son rôle pionnier dans la reconnaissance des arts africains et océaniens en Europe et outre-Atlantique.
Construite essentiellement à Paris, au gré de ses rencontres, la "collection de Madame", aujourd’hui dispersée, rassemblait plus de 400 pièces d’art extra-européen. Cette collection comprenait des reliquaires kota ou fang, des pièces d’exception baoulé, bamana, senoufo ou dogon, côtoyant les œuvres de peintres et sculpteurs de la modernité tels que Chagall, Braque ou Picasso. Le goût d'Helena Rubinstein pour l'art s’étendait également à de nombreux autres domaines de collection.
Sa passion pour les arts extra-européens et son engagement à les faire connaître ont joué un rôle crucial dans l'émergence de ces arts au sein du marché de l’art occidental, faisant d'elle une figure clé dans l’appréciation et la diffusion de ces œuvres au XXe siècle.
Commissariat : Hélène Joubert, Responsable de l'unité patrimoniale Afrique au musée du quai Branly-Jacques Chirac, Paris