"Enfant exilé devenu voyageur infatigable, Nicolas de Staël se distingue par une fascination profonde pour les spectacles du monde et les jeux de lumière qui les animent. Son exploration artistique couvre une variété de sujets, qu'il s'agisse de la mer, d'un match de football, ou simplement d'un fruit posé sur une table. Staël expérimente sans relâche avec différents outils, techniques et formats, passant du tableau intimiste aux compositions monumentales. Il affectionne particulièrement travailler plusieurs toiles simultanément, les superposant et les modifiant au fil du processus créatif, où le dessin joue un rôle crucial pour exprimer sa quête expérimentale.

Bien que sa carrière principale se limite à une douzaine d'années, Staël ne cesse de se renouveler et d'explorer de nouvelles directions artistiques. Son approche sans compromis, nourrie par un "besoin inévitable de tout casser", produit une œuvre d'une richesse et d'une complexité remarquables, dénuée d'esthétique prédéfinie. Indifférent aux tendances et aux débats de son époque, il brouille volontairement les frontières entre abstraction et figuration, aspirant toujours à un art plus dense et plus concis. Sa citation poignante, "c’est si triste sans tableaux la vie que je fonce tant que je peux", révèle l'urgence et la passion qui sous-tendent son travail."

Commissariat : Charlotte Barat-Mabille et Pierre Wat.