Né en Crète sous domination vénitienne, Greco reçoit une formation dans la tradition byzantine. Son séjour à Venise dans les années 1560 marque un tournant déterminant dans sa carrière : il découvre les grands maîtres de la Renaissance italienne Titien et Tintoretto à l’apogée de leurs carrières. Cette période vénitienne marque profondément son développement artistique, introduisant des éléments de la Renaissance italienne dans un style encore marqué par ses origines orientales.

En 1577, Greco s’installe à Tolède, dans une Espagne devenue sous le règne de Philippe II un centre artistique florissant marqué par une ferveur spirituelle intense se traduisant par une demande croissante d’œuvres religieuses. Ses compositions dramatiques et sa palette vibrante y trouvent leur public parmi les intellectuels, les ecclésiastiques et les nobles imprégnés de mysticisme catholique.

Abandonnant la solennité de la Renaissance et l’observation de la nature, Le Greco s’inscrit dans le maniérisme du XVIe siècle tout en restant fidèle au style byzantin. La lumière est incandescente, rétive et irréelle, les couleurs sont pures, lumineuses et surnaturelles, les figures allongées, énergiques et dématérialisées, illuminées par l’intervention spirituelle de la grâce divine, les compositions structurées de manière à créer une dynamique ascendante renforçant le caractère céleste des personnages.

Autour de l'exposition Greco.

Commissariat : Guillaume Kientz, directeur des collections européennes au Kimbell Art Museum de Fort Worth et Charlotte Chastel-Rousseau, conservatrice des peintures espagnoles et portugaises du musée du Louvre.