Préhistoire
Une énigme moderne
La préhistoire a émergé au XIXe siècle, à une époque où les découvertes archéologiques commençaient à révéler l’existence de périodes de l’humanité antérieures à l’invention de l’écriture. Le terme "préhistoire" a été introduit par l’archéologue français Paul Tournal en 1831 et popularisé par l’historien danois Christian Jürgensen Thomsen avec son système des trois âges (Âge de Pierre, Âge du Bronze, Âge du Fer).
La découverte des premières peintures rupestres, notamment celles de la grotte d’Altamira en Espagne en 1879, a bouleversé la perception de l’art et de l’histoire humaine. Ces œuvres, créées il y a des milliers d’années, révélaient une sophistication inattendue.
La découverte de l’art préhistorique a eu un impact immense sur les artistes et a influencé plusieurs mouvements artistiques du XXe siècle, captivant des peintres en quête de nouvelles formes d’expression, libérées des conventions de la peinture académique.
Le Cubisme, développé par Picasso et Georges Braque, a été influencé par la vision fragmentée et les formes simplifiées des œuvres d’art préhistorique. Les surréalistes, tels qu’André Breton et Max Ernst, étaient fascinés par leur aspect onirique, les expressionnistes, comme Emil Nolde et Ernst Ludwig Kirchner, ont cherché à retrouver dans leur travail l’énergie brute que ces œuvres leur semblaient véhiculer.
Commissariat : Cécile Debray, directrice du musée de l’Orangerie.
Rémi Labrusse, professeur d’histoire de l’art, université Paris Nanterre.
Maria Stavrinaki, maîtresse de conférences en histoire de l’art, université Paris I Panthéon Sorbonne.