À un jet de pierre de la frontière de l'Angleterre, la place de la Bataille-de-Stalingrad vit au rythme des opportunités de passage clandestin vers Londres. Administrativement, la frontière franco-britannique traverse la Gare du Nord, incluant les quais de L'Eurostar avec sa douane et ses agents britanniques de contrôle à la frontière.
Un ultime obstacle pour les réfugiés Afghans, Érythréens, Éthiopiens et Soudanais campant autour de la Gare du Nord dans la plus extrême précarité. Depuis le mois de septembre 2016, les militants de l’association
BAAM (Bureau d’Accueil et d’Accompagnement des Migrants) dispensent des cours de français, en plein air, sur les contreforts qui isolent la place de la ville.
Le 4 novembre 2016, la préfecture d’Ile-de-France engage à l’aube une opération de "mise à l’abri" et conduit les 3 852 hommes, femmes et enfants vivant sur les trottoirs et les terres pleins de l’avenue de Flandre, vers des centres d’hébergement en région parisienne.
Après une succession d'évacuations suivies d'autant de recomposition de campements, le 14 juillet 2021,
la cinquième édition du "bal des migrant.e.s" organisé par l’association, adepte revendiqué des événements "en non-mixité", provoque une violente polémique.
Dans un post du 8 juillet sur son compte Instagram, DJ Queer Fanaya (il/elle), invitée à intervenir pour animer la soirée, annonce jouer exclusivement "pour les personnes non-blanches, et surtout pour les personnes noires". "Le dancefloor est un espace politique où les relations de pouvoir se reproduisent aussi", soutient-elle, invitant les personnes "blanc.he.s" à aller "derrière" pendant toute la durée de son set, afin que "les autres (surtout les personnes noires)" puissent "occuper la place".
Confronté à la polémique née de ces propos, BAAM réagira rapidement en affirmant faire face à une attaque "de la droite et de l’extrême droite".
Face à diverses menaces proférées sur les réseaux sociaux, la Préfecture de Police de Paris interdira l'événement. Les cours se perpétuent pour une poignée d’auditeurs, dans un environnement à présent ravagé par le trafic de crack.