L'œuvre de Banksy, par nature éphémère, tire son existence de son impact médiatique et de sa viralité sur les réseaux sociaux. Ainsi, l’ingénierie médiatique, le buzz marketing et les techniques d’influence numérique constituent l’essence de cette démarche artistico-médiatique.

Les vidéos de Banksy sont au cœur de ces stratégies de communication. Élaborées avec soin et diffusées selon un calendrier éditorial précis, elles conjuguent humour acide, satire sociale soft et messages politiques bien-pensants axés sur les inégalités sociales, les conflits politiques médiatisés et la critique de la culture de consommation. Ces vidéos, conçues pour entretenir le mystère autour de l'artiste, maximisent l'engagement des spectateurs, comme tout bon spot publicitaire.


Cette alliance entre marketing commercial et engagement sociétal fait osciller les œuvres de Banksy entre distraction et subversion, entre produits culturels tendance façon pop culture et messages politiques et sociaux. En rendant la critique sociale attrayante et diffusable, Banksy reflète une dynamique contemporaine où les messages politiques et sociaux deviennent des produits consommables, ce qui soulève la question de l'authenticité et de l'efficacité de toute critique et de l'art lui-même lorsqu'ils sont absorbés par le marché.

C'est sans doute dans ce fragile équilibre entre divertissement culturel et politique spectacle que Banksy illustre parfaitement les tensions de notre époque : la critique sociale devient un objet de consommation populaire, l’infodivertissement subvertit toute autre forme de communication, et la subversion elle-même devient un produit bankable et consommable.
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